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Les Guerriers de la Tempête - Stan Nicholls (Orcs tome 3)

Publié le par Mordhogor

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Trilogie 1 des Orcs, dernier acte.

Nous retrouvons dans ce troisième et dernier volet la horde des Renards à l'endroit précis où nous l'avions laissée à la fin du tome 2. Cela vous paraît totalement logique et vous vous dîtes que je fais là une bien pauvre introduction ? Vous n'avez pas entièrement tort, mais il ne faut pas trop m'en vouloir car lundi est pour moi comme pour beaucoup d'entre vous le jour de la reprise après un week-end éreintant. Je voulais en fait souligner le fait que les trois volumes forment bel et bien une seule et même aventure, et qu'il est fortement déconseillé de les appréhender comme une suite d'aventures indépendantes. En gros, laissez-vous séduire par le rythme du tome 2 avant de juger le premier volet et plongez dans le numéro 3 !

Bragelonne a d'ailleurs eu l'excellente initiative de rééditer il y a peu la trilogie dans son intégralité en un seul et même volume, facilitant la lecture d'une seule traite de cette rafraïchissante épopée.

Rentrons dans le vif du sujet ! La quatrième instrumentalité - vous savez, l'un des cinq artefacts dont la quête représente le fil rouge de l'histoire - est sur le point d'être récupérée et le mystère s'épaissit. L'étrange humain Sérapheim, qui s'est présenté comme un barde, croise de plus en plus le chemin des orcs et disparaît de façon toujours aussi inexpliquable. Est-il un dieu, un mage ? Il est désormais évident qu'il détient la clé des secrets que Stryke cherche à percer avec acharnement, et nous avons hâte de retrouver le personnage afin qu'il nous livre enfin ses connaissances, et rassurez-vous, il le fera dans les derniers chapitres, apportant par ses révélations son lot de surprises dont je m'interdis cependant de vous dévoiler la nature, bien qu'étant adorateur du dieu Spoiler !

Les allégeances basculent et de plus en plus de séides de la cruelle reine Jennesta décident de mettre leurs armes au service du capitaine des Renards, abandonnant le sort peu enviable des corps promis à la torture. De simple meneur d'une troupe clairsemée, notre orc préféré va d'ailleurs au fil des pages se retrouver le chef tout désigné d'une armée rebelle en formation, ce que refusera avec force un Stryke déjà accablé par le poids de ses responsabilités et celui des rêves dont il ne comprend pas la portée.

Ces rêves ? Leur rythme s'accélère, révélant un avenir ou présent idyllique pour les Orcs, un univers paisible dans lequel la race guerrière vit enfin en accord total avec la nature, libérée du joug que les autres races font peser sur elle. Ils cachent bien sûr un secret faisant de Stryke un orc vraiment unique, lui offrant l'opportunité de forger un avenir pour sa race en déclin.

L'ouvrage est toujours peuplé de créatures pittoresques, en l'occurence des centaures, des Sluargs (créatures protoplasmiques et cruelles que Lovecraft n'aurait pas reniées), des sorciers et autres créatures fantastiques... Le bestiaire est fourni, paraît toujours aussi incohérent - les mythologies sacandinaves et gréco-latines se croisent allègrement sans la moindre logique - mais trouve une justification toute naturelle dans les révélations finales.

Mais au fait, cette fin, qu'en est-il ? Réussie ou non ? Exercice difficile que de valider en quelques paragraphes le suspense et l'action qui viennent de se dérouler sus près de 1000 pages, exercice révélant l'écueil sur lequel nombre d'écrivains du genre ont échoué.

Personnellement, je dirais, sans rien révéler à ceux dont la lecture n'en serait pas arrivée à ce stade, que l'entreprise n'est qu'à moitié réussie, la cohérence de la révélation se heurtant à une fin malheureusement beaucoup trop précipitée. Le mystère caché par les cinq instrumentalités reste convaincant à défaut d'être totalement satisfaisant ; il offre des perspectives réellement intéressantes qui nous donnent envie de retrouver les personnages principaux dans le contexte annoncé, mais ces derniers sont quittés beaucoup trop vite, à tel point que la lecture de la nouvelle trilogie en cours de parution française me paraît hautement nécessaire (mais en même temps, je suppose que c'était le but !) tant nombre de questions essentielles sont restées en suspens.

La morale de l'histoire reste également contestable en cela qu'elle repousse l'idée que des races différentes (couleur de peau et croyances incluses) peuvent vivre ensemble en bonne intelligence. L'ouvrage se voulant une parabole de la lutte des indiens contre les colons américains, on peut être en droit de penser que le peuple colonisé aurait cependant gagné au choix opté par l'auteur.

Inutile de vous préciser que je lirai dès que possible la nouvelle trilogie, trop heureux de retrouver l'humour qui baigne la présente oeuvre ainsi que les personnages attachants qui ont vécu ces aventures hautes en couleur. J'y rechercherai vainement la violence et la cruauté que j'attendais de la part d'orcs hissés au rang de héros, mais compenserai cette attente déçue par un plaisir coupable à lire de la belle et joyeuse aventure en verte compagnie.

 

Allez, bonne lecture ! Et n'hésitez pas à me joindre vos impressions !

 

Stéphane DELURE

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G
<br /> <br /> La critique de ces différents ouvrages a suffisamment attisé ma curiosité pour que je commande les 3 tomes chez mon libraire habituel. J'attends avec impatience de me plonger dans cet univers.<br /> <br /> <br /> <br />
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