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Oranssi Pazuzu - Uusi Teknokratia (single, vidéo, 24 mars 2020)

Publié le par Stéphane DELURE

Ceux qui suivent ce site savent que je suis un grand admirateur des finlandais d'Oranssi Pazuzu et de leur black metal psychédélique à nul autre pareil. Leur précédent opus a pour mémoire été chroniqué ici. Vous le savez peut-être, les musiciens sous psychotropes ont récemment été signés chez Nuclear Blast, et leur nouvel opus, Mestarin Kynsi, vient tout juste de sortir en ce 17 avril 2020. La chronique viendra sous peu, bien sûr, dès que je me serai procuré l'objet, chose complexe en ces temps de confinement. 

Prenons en attendant le temps de savourer leur premier extrait, Uusi Teknokratia, sorti le 24 mars dernier. Pour leur arrivée dans l'écurie nucléaire, les finlandais ont soigné leur effort, nous proposant un morceau forcément long, étirant la tension hypnotique sur près de 8 minutes. Le clip est signé Zev Deans, et se veut un superbe hommage à l’expressionnisme allemand, au cinéma de Murnau, Robert Wiene et Fritz Lang. Impossible en voyant les images de ce clip en noir et blanc, avec mise en scène, cadrages et maquillage à l'ancienne, de ne pas penser au Cabinet du Docteur Caligari ainsi qu'au Testament du Docteur Mabuse, avec l'image en surimpression de ce vieil homme maléfique semblant diriger les actes d'un homme consciencieux, dessinant les plans d'une invention aux faux airs de Big Brother, invention qui va s'emparer d'une ville tentaculaire quand l'homme aura corrompu l'encre de sa plume de sang sacrificiel, pacte faustien s'il en est ! La ville kafkaïenne est clairement montrée du doigt, le message des finlandais étant résolument pessimiste sur les règles régissant notre vie de citadins, individus grouillant comme d'innocentes fourmis dans nos vastes mégapoles, pensant jouir d'une liberté que de bien plus puissants contrôlent (à noter que l’envoûtement  se diffuse par les ondes, car la musique possède un réel pouvoir, depuis l'aube des temps !).

L'antienne est plus sombre qu'auparavant, évoquant forcément moins les doux charmes de la nature, les psychotropes ayant peut-être réveillé certaines vérités bonnes ou mauvaises à dire (en ces temps fous, on ne sait plus). Comme d'habitude, le groupe joue sur les redondances musicales, avec ces rythmiques folles (quelle basse !) tournant en boucle, amenant peu à peu un chant lugubre et vénéneux, tandis que des riffs lancinants vrillent nos âmes et nous amènent au bord de la folie, à ce point du gouffre où il est peut-être possible d'entrevoir la vérité. Tout se calme et s'étire lentement vers la fin, une fin dont l'auditeur devra prendre les rênes pour en dessiner les contours,... s'il parvient à se réveiller du cauchemar !

Si le reste de l'album est à l'aune de ce titre, nul doute qu'Oranssi Pazuzu va nous offrir une des grandes sorties de l'année !

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