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Bal Sagoth, Battle Magic

Publié le par Mordhogor

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Voici bien un groupe que je ne peux m'empêcher d'adorer, et ce malgré le fait qu'à chaque album (ils en sont au sixième), je me dise invariablement "ils auraient pu faire mieux !".

Alors pourquoi ce véritable culte porté à ces diables d'anglais ?

Tout d'abord, pour le nom donné en 1993 à leur groupe, tiré tout droit d'une nouvelle du créateur de Conan le Barbare, Robert Ervin Howard, Les Dieux de Bal-Sagoth, même si la nouvelle en question n'est finalement pas la plus barbare imaginée par le géant texan.

Ensuite, pour les pochettes des albums, pour la plupart magnifiques. Celle-ci paraît illustrer une boîte de wargame Warhammer. Vous savez, les figurines à peindre et les dés à lancer avec des règles complexes !

Pour la musique enfin, injustement classée dans la catégorie black-metal. La forme est extrême, hurlée certes, mais n'aborde en aucun cas les thèmes habituels et les clichés satanistes usés jusqu'à la corde. Pas de maquillage ici, mais l'utilisation immodérée d'un sponsor, véritable image de marque du groupe, Battle Orders, fabriquant d'armes blanches d'inspiration médiévale et fantastique. On sait donc à quoi l'on à affaire : un groupe de war metal, j'aimerais même dire de war epic metal dark fantasy, mais ce terme n'existe probablement pas !

Et plus que la musique elle-même, ce que j'admire c'est l'abnégation des trois compères formant réellement le groupe (bassiste et claviériste sont là uniquement pour les sessions live) à aller au bout de leur concept, quittes à subir les rires des habituels fans d'un black plus académique, donc se jouant dans des caves obscures vêtus des traditionnelles robes de bures et autres bracelets de cuir clouté.

Byron écrit les textes ampoulés rédigés en un impeccable et vieil anglais d'érudit, textes par ailleurs mis en valeur par des livrets souvent superbes.

Les frères Maudling, Johnny et Chris, respectivement batteur/claviériste et guitariste/bassiste se chargent de composer les morceaux  largement inspirés des musiques de films (Conan donc, Star Wars, le style Zimmer,...).

Les morceaux en question sont donc forcément généreux, et parfois même trop, chargés qu'ils sont de rythmes et d'ambiances totalement différents. Mais c'est ainsi que l'on aime Bal Sagoth : excessif ! Ils ne savent même pas faire court avec leurs titres : voyez-donc avec ce savoureux The Dark Liege Of Chaos Is Unleashed At The Ensorcelled Shrine Of Azura-Kai (The Splendour Of A Thousand Swords Gleamin'Beneath The Blazon Of The Hyperborean Empire Part II) !!!

Pour ce qui est de cet album, l'entrée est comme d'habitude instrumentale, avec Batle Magic (tiens, mais c'est court là ?!?) et son rythme vous transportant sur un destrier lourdement caparaçonné et vous permettant de chevaucher avec une armée au grand complet. Du guerrier rentre-dedans avec Naked Steel, et son alternance de récits narrés et d'autres hurlés à la façon black-metal. Du costaud ! Comme le titre suivant, A Tale from the Deep Woods.

Il y a bien sûr The Dark Liege... dans lequel ont perçoit bien l'évolution par rapport aux opus précédents : la batterie et les claviers sont mis en avant, et les guitares sont plus agressives, voire véloces.

Blood Slackes The Sand At The Circus Maximus concrétise vraiment l'effort d’innovation du groupe, qui mêle en véritable osmose musique de film et rythmique agressive. Quasiment instrumental, ce titre de ce que l'on pourrait appeler du metal-peplum (!) forme sur plus de huit minutes une véritable bande originale à lui seul. Complètement fou, varié et ambitieux, on retrouve la quintessence de l’esprit de Bal-Sagoth dans ces lignes de guitares hallucinées et ces rythmes martiaux. Ce morceau, que je vous ai d'ailleurs mis en écoute, est cependant déconcertant et il vous faudra plus d'une écoute pour ne plus rire et vous mettre à adorer.

La musique de Bal Sagoth est avant tout une histoire de passion, et cela se ressent au travers de cet album inclassable. Ne fuyez pas, c'est du second degré, et ça fait un bien fou, à condition d'aimer la musique un brin violente bien sûr !

 

 

Pour le prochain album chroniqué, je vous parlerai de leur autre passion pour les civilisations perdues et englouties !

 

Bonne écoute, et n'oubliez pas votre slip en fourrure !

 

Stéphane DELURE

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