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Trinity Overture - Majestic (2000)

Publié le par Mordhogor

Trinity-Overture.jpg

 

Allez, après avoir réécouté avec un vif plaisir le premier album de Majestic, le groupe de Richard Andersson (le virtuose des claviers), j'ai comme qui dirait été pris d'une forte envie de me pencher sur le second et donc dernier opus des suédois, si l'on met de côté le fait que l'aventure a en fait continué pour trois albums supplémentaires sous le nom de Time Requiem, avec cependant quelques différences de contenu (le côté progressif sera accentué).

Petit changement de line-up, suite à l'éviction du chanteur Jonas Blum, probablement enlevé par des extra-terrestres car je n'ai plus jamais trouvé trace de lui... Ah non, pardon ! Je viens à l'instant de trouver une piste en creusant vraiment profond dans un moteur de recherche !!! Il serait chanteur dans le groupe de hard-rock Pole Position... Bon, pour moi, ça revient au même (je viens d'écouter, c'est sympa, mais très daté). Exit également le brillant guitariste Peter Espinoza ainsi que le batteur Joel Linder ! Bon, ben en fait, il y avait du monde à remplacer !

Alors donc, ce nouveau line-up ?

Parlons tout d'abord du chanteur, venu tout droit des lointaines contrées de la Grèce, Apollo Papathanasio, dont je vous ai déjà parlé dans l'article consacré à Meduza. Il avait du sentir la crise pointer son nez celui-là, et il a bien fait de faire le déplacement, apportant au groupe sa voix chaude à faire flamber la garrigue. L'homme est doué d'une technique incroyable mais n'a jamais laissé de côté l'essentiel, à savoir l'émotion ! Autant le dire tout de suite, même si le précédent chanteur était brillant, vous allez vite l'oublier dès les premières lignes de chant du divin Apollo (jeu de mot dont vous aurez noté toute la subtilité !... "divin"..."Apollo"... non ? ohlàlà !

Côté guitare, c'est une jeunôt de 20 ans qui arrive, Magnus Nordh (un vrai suédois, lui !), et ce n'est pas son jeune âge qui va l'empêcher de laisser l'auditeur sur sa chaise, la bouche ouverte en un sourire béat. Un virtuose qui pourrait en remontrer à Malmsteen. Ecoutez les premières notes de Voodoo Treasure pour vous en convaincre, et vous allez vite comprendre de quoi je parle : descente de manche sans respect des vitesses limitées, à croire que le gaillard s'est fait greffer des doigts en plus !

Peter Wildoer officie derrière la grosse caisse, et il fera plus que de la figuration, adaptant son jeu plus subtil aux mélodies - et ce même s'il faut bien reconnaître que la batterie n'est pas le point le plus travaillé par le groupe -, avec une production qui aura au moins le mérite de mettre son travail en relief.

Pour la musique, on continue dans le néo-classique, dans l'ombre de Malmsteen bien sûr, mais avec une influence de plus en plus marquée de Symphony X, dont le Twilight in Olympus sorti en 1998 a visiblement marqué le combo (mais Majestic sera laissé sur place par l'énorme marge de manoeuvre dont le groupe du New Jersey a fait preuve avec l'ambitieux V - The New Mythology Suite, sorti lui aussi en 2000, et qui s'éloignait du néo-classique pour développer son approche plus symphonique).

Marqué de ces "nouvelles" influences, ainsi que de l'arrivée de ses nouvelles recrues, Majestic va réaliser un album largement supérieur au précédent, véritable prodige de technique et de mélodie, aux arrangements subtils réalisés par le géant blond régnant derrière les claviers.

Entering the Arena introduit l'album de façon instrumentale, les nappes de claviers prenant de l'ampleur avec le rythme apporté par le batteur, avant que la guitare ne s'affole en un déluge de notes, déluge auquel répondra Andersson avec une même vélocité. Tout est dit, ou presque, ce sera du technique !

Le rythme de guitare qui lance Voodoo Treasure est tout simplement hallucinant et donne l'impression que nous allons vite nous noyer sous un tsunami de démonstration. Mais arrive la voix du beau grec (et ne me prenez pas pour ce que je suis pas quand j'écris ça !), éraillée, chaude, séduisante en diable. Un morceau imparable qui m'avait d'ailleurs donné envie d'acheter l'album dès que je l'avais entendu au détour d'un sampler. Et quand on dit que la musique metal est simple, basée sur trois pauvres accords ! Ecoutez le duel guitare/clavier et osez me dire que vous n'êtes pas impressionnés ! Nulle autre musique (je parle du genre néo-classique) ne se rapproche plus de la façon d'écrire les partitions rencontrées dans la musique classique, la vraie !

Rapture of Canaan offre au chanteur de belles occasions de moduler sa voix et de monter sur des notes difficiles à atteindre. Les claviers enveloppent le morceau, sans être envahissants. La batterie adopte un ton plus progressif et tient un joli rythme saccadé loin d'être évident à tenir. Je ne parle par des solos guitares/claviers, ils le feront mieux que moi.

I'll Shoot the Moon ! Ahhh ! Voilà l'une de mes chansons préférées de l'album, avec une voix qui se fait plus envoutante que jamais. L'ambiance est plus symphonique, même si ça reste encore léger. Belle démonstration du grec en tous cas, que relève un solo de guitare très marqué metal progressif américain (je pense toujours plus à Magellan qu'à Dream Theater).

On continue sur Resurrection, véritable prouesse vocale encore. Le genre de chanson que l'on aimerait bien pouvoir chanter, mais en vain. Beaucoup plus de groove dans le chorus et le refrain nous amène vers des sommets enchanteurs, avant de redescendre sur des notes plus aigües. "Fadiiiing away.... To Blood red skiiiiiies...." Un régal ! Et quels claviers !

Curtain of Fire envoie Apollo balayer toutes les notes possibles, comme s'il récitait ses gammes. Belle prouesse, d'autant plus que le rythme est rapide, presque stressant. Le refrain fait bien un peu penser à My Resurrection, chanson de Malmsteen, sur l'album Facing the Animal, mais le reste n'ayant pas grand chose à voir, j'éviterai le mot plagiat pour lui préférer celui d'hommage. N'oublions pas que les deux leaders suédois sont de grands amis.

The Breath of Horus démarre de façon inquiétante. Très progressif, le morceau ralentit un peu la cadence et nous fait goûter à des mêts plus raffinés. Ce serait presque la ballade de l'album, ne seraient quelques envolées solistes et breaks qui réussissent à en faire quelque chose de plus complexe. Ceci dit, si vous tombez sur une fille aux goûts raffinés en terme de musique (du genre de celle que l'on aime tant !), vous pouvez emballer assez facilement. Laissez cependant glisser vos doigts à la façon agressive d'Andersson et Nordh, et vous risquez cela dit bel et bien de vous prendre une gifle, à moins que la belle n'aime cela !

Avec Approaching the Storm, on reprend à cent à l'heure, et les notes tombent en déluge. Le refrain entonné par Apollo est une véritable prouesse digne d'une oeuvre classique. Pas du tout le genre de chant que l'on travaille au fond de son garage, mais avec des professionnels ayant un sacré bagage classique derrière eux. Les claviers semblent d'ailleurs jouer une symphonie appartenant au répertoire classique. Chapeau l'artiste ! Andersson est deux fois grand (n'en déduisez pas pour autant qu'il frôle les quatre mètres !) !

Confusicus démarre sur un lointain roulement de batterie, qui se rapproche alors que monte le son des guitares. Vertige des notes, encore, et splendides lignes de chant toujours ! Dieu, que j'ai hâte de retrouver Apollo dans les deux albums de Time Requiem auxquels il a participé, avec le reste de l'équipe ici présente (ou presque) !!!

On termine, forcément triste après tant de talent déployé, avec Trinity Overture, morceau éponyme de 7 minutes (le plus long de l'album). Ce sera forcément l'apothéose, chacun misant sur sa technique pour donner le meilleur de lui-même. On est très proche de ce que Malmsteen a déjà fait sur ses meilleurs albums (je pense toujours à Alchimie, qui reste mon préféré d'une discographie que je n'ai pas complètement explorée, il est vrai). C'est très technique, mais Apollo réussit l'exploit de maintenir l'émotion d'un morceau qui aurait pu en manquer sans sa tessiture si expressive.

Voilà, c'est fini ! Trinity Overture est un must que se doit de posséder tout fan de néo-classique, plus encore que le précédent opus.

Ce fut, comme je l'ai déjà dit en haut de page et dans mon précédent article consacré à Majestic, la dernière oeuvre du groupe, mais quatre des cinq comparses se retrouvèrent rapidement pour former Time Requiem, livrant deux albums (Apollo quitta le navire pour le dernier en date) encore plus aboutis même si les suédois et le grec ont exploré de nouveaux territoires, mettant plus de progressif dans leurs compositions.

 

En attendant, je vous laisse en bonne compagnie, avec Approaching the Storm, et son impressionnante démonstration.

 

Bonne écoute,

 

Stéphane DELURE

 

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C
<br /> J'aime beaucoup, le guitariste touche sa bille.....par moment on dirait du Satriani<br />
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