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Silver Tiger - Sanjuro [EP] (01 avril 2022)

Publié le par Stéphane DELURE

 

 

Direction Mexico pour un nouveau voyage musical. Ce sont cette fois-ci les jeunes pousses de Silver Tiger qui nous proposent leur deuxième EP, Sanjuro, sorti seulement un an après le premier, Burning Nightmare, qui pour ce que j'en sais montrait les débuts du groupe. Le Tigre d'Argent mexicain avait donc envie de rugir, et autant vous dire qu'il parle heavy et power metal à l'ancienne.

Le format étant court (25 mn), allons droit au but !

Trois points forts tout d'abord : une superbe pochette signée Lanza, par ailleurs bassiste, leader et compositeur du groupe, qui tranche avec le côté real underground du précédent effort ; ensuite un effort sur les compositions, toutes signées... Lanza, avec un clin d'œil à Akira Kurosawa et à son Sanjuro, chanbara (film de sabre) sorti en 1962 ; et enfin la voix du chanteur, Felipe del Valle, qui excelle dans ce registre empruntant aux codes de la NWOTHM, duquel se revendique le groupe. Le vocaliste possède une réelle puissance, sait moduler avant de pousser ses notes les plus hautes et il peut surtout emprunter les chemins tortueux qu'a préparé pour lui Lanza. Attention, ce n'est pas du prog, mais il y a suffisamment de variétés pour échapper sur la plupart des compositions à un côté trop linéaire, notamment dans les refrains. Les deux meilleures chansons sont à ce titre celles qui ouvrent l'opus : Hashira Flames et Sanjuro, entraînantes à souhait et plombées d'une certaine noirceur.

Il y a cependant des point faibles qui découlent tant de la jeunesse du groupe que de ses propres forces. Silver Tiger est en effet, vous l'aurez compris, l'album d'un seul homme, Lanza, qui s'est d'ailleurs séparé d'un batteur, se chargeant, en plus de la basse, des compositions et de l'artwork, des programmations de batterie, car oui, le son ne trompe pas, si la batterie paraît si factice, c'est qu'elle est tout simplement programmée. Il s'agit ensuite d'un album de... bassiste. Là où cet instrument est souvent inaudible, noyé dans la production, il est ici largement mis en avant, à égalité avec le chanteur, éclipsant la batterie programmée et la guitare de Memo Rivas, qui n'aura que peu d'espace pour s'exprimer (son plus haut fait reste sans doute gravé sur Time Paladin, qui n'est hélas pas le meilleur morceau de l'EP). Il y a ensuite de la redondance, Time Paladin justement apparaissant comme un fade écho des précédents morceaux, plombé de plus par un chanteur que l'on pousse trop dans ses retranchements et se montre par ce choix souvent au bord du décrochage. Dragon Punch, qui clôt l'EP, se révèle comme un morceau à l'ancienne, qui aurait pu être enregistré dans les années 80 en plein boom de la NWOBHM, et pour en être sympathique il ne propose pour autant rien de réellement nouveau, patinant même par moments. 

Ballerina tire son épingle du jeu et impose le calme au bon moment sur ce type de format, avec son tempo plus lent, ses guitares acoustiques et où Felipe peut enfin révéler de nouvelles capacités, et l'effort n'en est que plus intéressant.

Fort de sa jeunesse, Silver Tiger doit encore trouver son créneau, gommer ses erreurs de jeunesse et proposer un véritable effort choral pour passer au stade supérieur. Le potentiel est là, il ne reste plus qu'à le développer, peut-être en trouvant un label qui saura les guider.

 

Note : 06/10

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