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Skinher - Heartstruck (21 avril 2023)

Publié le par Stéphane DELURE

 

SKINHER est la petite nouveauté de ce mois d'avril 2024 qui a très vite attiré mon attention et procuré l'irrépressible envie d'en faire une chronique après une flopée d'écoutes en boucle. Groupe heavy rock venu de Grèce, il est la création de Kyle Skinher, plus connu sous le nom d'Haris, claviériste du groupe de prog/black, assaisonné de touches psychédéliques, Hail Spirit Noir (et aussi Transcending Bizarre?, qui regroupe une bonne partie du line-up de premier groupe). Bravo au passage à Aural Music qui distribue et a fait disons le tout de suite une belle trouvaille !
Changement radical de ton avec Skinher et ce premier album, Heartstruck, où tout est dit ou presque dans la pochette délicieusement rétro. Le projet se veut une plongée dans l'univers des années 80, et plus particulièrement celui de ces compositions que l'on pouvait trouver dans les bandes originales des films d'horreur de l'époque, de Nightmare On Elm Street à Shocker en passant par les Friday the 13th. Passionné moi-même de ces films, c'est par ce biais que j'ai découvert les guitares saturées, les refrains endiablés, entrant par les frissons et le sang dans le monde du hard-rock et du metal, grâce à Dokken, Alice Cooper, Kiss, Jean Beauvoir, Dangerous Toys, Bonfire, et tant d'autres.
Le savoir-faire est là, et il est imparable ! Les grecs ont tout compris à cette mécanique si particulière. Une thématique et des textes qui accrochent l'auditeur (You Are Next ! et ses paroles qui te cisaillent comme des lames de rasoir), des refrains marquants, poussés par des riffs méchants, des claviers vintage qui savent tisser des ambiances "comme si on y était", des guitares tranchantes qui électrisent le tout en un solo toujours inspiré, et bien sûr une voix habitée (le génial Cons Marg : Hail Spirit Noir, Gallow's Tree, Until Rain, Infernal Storm...), dominante en rock mais savoureuse en version plus pop, qui colle parfaitement au format voulu. Le tout est emballé en 35 mn seulement avec une redoutable efficacité, donnant une furieuse envie d'y retourner, et si possible avec des potes, car l'horreur, ça se savoure à plusieurs, avec une pizza et des bières !
Evoluant dans un registre le plus souvent hard-rock, commençant parfois par une forme sombre de new-wave (The Maniac Is Back pour le registre vocal du début), on passe d'une chanson à une autre en surfant sur des refrains cousus sur mesure, la palme allant selon moi à Interstellar Love Hysteria, véritable tube qui aurait fait un malheur dans les 80's, le genre de chanson qui me faisait restait dans la salle de cinoche jusqu'à la fin des crédits pour voir qui avait chanté quoi. Au niveau des guitares, c'est digne de la gratte de Vivian Campbell, et je ne saurais qui congratuler de Theoharis, Roger Rovento, J.Demian et Antonis Sevdalis, tous crédités de la guitare (voilà, ça manque le livret !). La section rythmique n'est pas en reste, profitant d'une production carrée qui sent bon l'analogique. Quant aux claviers de Kyle, ils produisent de pertinentes ambiances. Petit clin d'œil à John Carpenter, maître des films d'horreur de cette époque bénie et des musiques qui allaient avec, quelques notes rappelant le thème du Elizabeth Dane, de Fog, sur le morceau Night Cull, marqué d'une frappe à la batterie monumentale (Hakon Freyr Gustafsson) et bénéficie d'un solo de clavier confié à l'invité Sakis Bandis, rivalisant en solo avec la guitare et rappelant dans ce combat un certain Royal Hunt. Même l'instrumental He Sees You (il y a bien quelques vocaux inquiétants, mais ce n'est pas du chant) est d'un dynamisme fou, qui ne lasse pas un seul instant et fait penser un bref instant à du Vision Bleak tant c'est virulent. On peut juste regretter Dance With The Dead, tonique mais qui tourne un peu en rond, mais on se console vite avec Joséphine, la power ballade qui n'a rien de mièvre et possède du feeling et du muscle.
Skinher livre avec ce premier album un bel hommage à tout un pan de la musique des années 80, dans un registre bien ciblé. Il n'y a pas qu'en Suède que le revival de ces années est maîtrisé, et la Grèce a en la matière un vivier de talents qui force le respect.

Note : 09/10 ! Gros facteur nostalgie, mais dominante de plaisir pur et reconnaissance d'un véritable savoir-faire ! Morceau préféré : Interstellar Love Hysteria.

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